PARIS (Reuters) - Le
laboratoire pharmaceutique Servier, qui fabrique le Mediator accusé d'avoir causé 500 à 2.000 morts,
a été condamné à indemniser la famille d'une femme décédée après avoir pris de l'
Isoméride, un autre de ses médicaments retiré depuis du marché, a annoncé samedi l'
Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim).
Dans un arrêt en date de jeudi, la
Cour d'appel de Versailles condamne Servier à verser 145.500 euros à la famille Goudman, un montant revu à la hausse par rapport à celui du jugement initial, rendu en 2006 et dont Servier avait obtenu l'infirmation en appel avant une annulation en cassation.
Nicole Goudman est décédée en 1995 à l'âge de 47 ans alors qu'elle souffrait d'
hypertension artérielle pulmonaire et attendait une greffe coeur-poumon.
Une expertise médicale judiciaire avait établi un
lien de causalité entre son hypertension artérielle pulmonaire et la prise d'Isoméride, un coupe-faim commercialisé en France entre 1985 et 1997, année de son retrait du marché mondial en raison des risques sanitaires qu'il représentait.
Le
Docteur Dominique-Michel Courtois, président de l'Avim, s'est félicité dans un communiqué de l'arrêt de la cour d'appel, qui constitue selon lui «
un signal fort à l'encontre de Laboratoire Servier et marque la fin de l'impunité dont il semblait jouir ».
L'
Avim a déposé il y a dix jours
116 plaintes pour homicides et blessures involontaires liées au
Mediator, l'anorexigène prescrit comme antidiabétique produit par Servier, retiré à son tour du marché français en 2009, longtemps après l'arrêt de sa commercialisation dans d'autres pays occidentaux.
Un rapport accablant de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a accusé la semaine dernière Servier d'avoir «
anesthésié » les acteurs de la chaîne du médicament pendant 35 ans pour commercialiser son produit.
Ce rapport a conduit le
Ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a promettre une réforme «
radicale » du système français de pharmacovigilance d'ici la fin de l'année.
Tags: isoméride, avim, Docteur Dominique Courtois, médicament, coupe-faim, afssaps, servier, hypertension artérielle pulmonaire