Une gynécologue raconte comment les délégués de Servier ont trompé sa confiance.
C'est un témoignage qui ne va pas manquer de donner des cheveux blancs à la défense de Servier. Depuis qu'a éclaté l'affaire, le laboratoire a toujours avancé que les médecins qui avaient prescrit le médicament pour maigrir l'avaient fait à leurs risques et périls puisqu'ils n'avaient pas respecté l'indication pour laquelle le Mediator avait été mis sur le marché en 1976. Pour Servier, il n'est pas question de porter le chapeau de prescriptions hors autorisation puisque le laboratoire a obtenu le droit de commercialiser le Mediator uniquement pour le diabète et les maladies métaboliques.
Une femme médecin qui exerce depuis plus de trente ans et qui voit défiler dans son cabinet uniquement des femmes, puisqu'elle est gynécologue, a récemment contacté un avocat pour lui faire part de son expérience. Encouragée par les visiteurs médicaux du laboratoire, dont elle recevait fréquemment la visite, elle a prescrit du Mediator comme anorexigène et non comme antidiabétique.
Aujourd'hui, elle souffre d'une atteinte valvulaire, car elle en a pris elle-même, en toute confiance. Cette maladie est d'ailleurs la raison pour laquelle le médicament a été retiré du marché en octobre 2009. Son témoignage est important car c'est la première fois qu'un médecin raconte avoir été encouragé par le laboratoire à prescrire du Mediator comme coupe-faim.