Actualités de l'association de défense des victimes du Médiator et de l'Isoméride (AVIM)

Mediator : les victimes veulent un procès rapide

l'Humanité.fr, lundi 14 mai 2012

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Ouverture ce lundi matin du premier procès à Nanterre du Mediator. Les victimes qui se sont portées parties civiles espèrent une condamnation rapide du laboratoire Servier, ouvrant vite à une indemnisation de leurs préjudices.


Les victimes souhaitent une procédure rapide pour « tromperie aggravée », sans attendre l’instruction menée au pôle santé de Paris sur les mêmes faits. Les avocats des 350 personnes demandant réparation ont déclaré vouloir « aller vite sur une infraction assez simple », le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (l’IGAS) accablant clairement Jacques Servier, le patron des laboratoires Servier, et tout le système de contrôle sanitaire, démontrant que le retrait du Médiator aurait pu être décidé dès 1999.


Selon le président de l’Association d’aide aux victimes du Médiator et de l’Isoméride, Dominique-Michel Courtois, c’est la première fois que Jacques Servier « devra rendre des comptes devant la justice », et malheureusement « beaucoup de victimes ne verront pas la fin du procès ». Les avocats des victimes craignent notamment un report de procès, l’enlisement des procédures d’indemnisation et redoutent l’influence des relations du patron du deuxième groupe pharmaceutique français qui pourraient le mettre hors de portée.


Une première confrontation


Les victimes sont confrontés à Jacques Servier pour la première fois depuis ce lundi matin, un an et demi après que la pneumologue Irène Frachon a mené avec détermination son enquête et fait éclater le scandale au grand jour. Le Benfluorex, principe actif du médicament contenait une substance toxique, la norfenfluramine, molécule provoquant des hyper tensions artérielles pulmonaires, entraînant des valvulopathies. Interdit depuis un an, l’antidiabétique qui aurait notamment été utilisé comme coupe faim aurait fait 500 à 2000 victimes en trente ans.


Jacques Servier et quatre ex-cadres de Servier et de Biopharma, qui a commercialisé le Mediator, jugés pour "tromperie aggravée" sur citation directe depuis ce matin, encourent quatre ans de prison et une amende de 37.500 euros, Servier et Biopharma une amende de 150.000 euros ainsi qu'une interdiction d'exercer.


Servier joue la montre. L'avocat des Laboratoires Servier a lancé ce lundi une bataille procédurale visant à retarder la tenue du premier procès pénal à Nanterre du Mediator, qualifié de "tronqué" compte tenu de la mise en examen du groupe pharmaceutique à Paris pour "des faits identiques". Il entend soulever deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) ainsi que plusieurs points de droit susceptibles d'entraîner un renvoi de ce procès. Il entend aussi soulever une demande d'expertise judiciaire, à défaut de se procurer celle diligentée dans le cadre de l'instruction parisienne, et réclame un supplément d'information.



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